La Rapporteuse de l’Union Africaine (UA) a affirmé que la fin des mariages d’enfants relevait de la volonté politique certes mais « la société civile doit aussi pousser l’Etat à respecter ses engagements ».
Dans un entretien accordé à la délégation de Save the Children, en marge de la cérémonie officielle pour le lancement de la Campagne Nationale pour mettre fin au mariage des enfants, ce mardi 21 juin à l’Hôtel Radisson à Dakar, que Dr. Fatima Delladj-Sebaa, Rapporteure spéciale de l’UA sur le mariage des enfants, a expliqué que le premier défi pour le Sénégal est l’harmonisation des textes qui passera par le vote du code de l’enfant.
La Rapporteure a souhaité une réduction du mariage des enfants au Sénégal dans les deux prochaines années avec la mobilisation de tous et en mettant l’accent sur la mise en place de réseaux.
Au Sénégal, une fille sur trois est mariée avant l’âge de 18 ans, selon un sondage et le Sénégal fait partie des pays qui ont le taux le plus élevé de mariages d’enfants. L’Afrique compte 30 pays sur 41 qui ont un taux de prévalence aux mariages précoces et seuls trois pays, le Nigeria, le Sénégal et la Sierra Leone ont fait des efforts, selon l’autorité de l’UA.
Pour la Secrétaire Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (CAEDBE), Madame Mariama Mohamed Cissé, « l’UA n’a aucun moyen de pression sur les Etats » pour mettre fin au mariage des enfants mais elle fait la promotion des bonnes pratiques pour encourager les pays à lancer leur campagne, surtout ceux qui ont un fort taux de prévalence.
Le Sénégal est le 14eme pays sur 41 à avoir lancé sa campagne nationale pour mettre fin au mariage des enfants. La campagne continentale du même nom a été lancée en mai 2014 par l’UA pour appuyer les gouvernements qui ont une stratégie nationale et aussi assurer les échanges de bonnes pratiques pour arrêter le mariage des enfants.
Le lancement de la campagne au Sénégal s’est déroulé sous la présidence du Ministre de la femme, de la famille et de l’Enfance et devant un parterre de membres de la société civile, de Représentants du Système des Nations Unies et d’une bonne participation des enfants.